vendredi 19 septembre 2008

Le métier d'architecte





L'architecture est une activité qui fut et qui est pratiquée de manières diverses par des hommes dont la formation et le statut ont considérablement évolué.


I. L'architecture sans architectes:
Le métier d'architecte n'a pas toujours existé et se limite aujourd'hui à certains édifices. En fait, la plupart des bâtiments sont construits sans qu'un architecte, reconnu en tant que tel, n'intervienne. C'est le cas de l'ensemble des constructions domestiques vernaculaires. Cette architecture, dont l'entrepreneur est souvent l'usager ou un artisan spécialisé, repose sur des savoirs traditionnels.


II.L'invention des architectes :
Dans les grands empires des IIe et IIIe millénaires avant notre ère, les théologiens et les prêtres énoncent les règles de construction. Les chefs de chantiers, dont le rang hiérarchique est élevé mais qui appartiennent aux mêmes catégories sociales que les tailleurs de pierre ou les maçons, sont à la fois architectes et entrepreneurs. Quant à l'arkhitektôn grec, il désigne le plus souvent le maître charpentier. Cependant, aux yeux des philosophes, son mérite surpasse celui du peintre ou du sculpteur, simple imitateur de la réalité. De nombreux manuscrits médiévaux désignent Dieu comme l'« Architecte de l'Univers », ce qui traduit le respect de la valeur de cette tâche. Nous savons cependant que les hommes qui exercent cette fonction ne sont pas désignés en tant que tels, mais le plus souvent comme « maîtres-maçons ». Le terme d'« architecteur », puis d'architecte, calqué sur l'italien architettore, n'apparaît en France qu'au début de la Renaissance, après l'expédition de Charles VIII en Italie (1495). Jusqu'au XVIIIe siècle, la profession se confond encore avec celle d'entrepreneur. La création, à Paris, en 1671, de l'Académie royale d'architecture, organisme de conseil du roi et d'élaboration d'une doctrine, contribue à la fois à valoriser la profession et à lui donner un fondement théorique. En France, au XIXe siècle, l'architecture est enseignée uniquement à l'École nationale supérieure des beaux-arts (qui décerne un prix de Rome annuel d'architecture) et à l'École spéciale d'architecture. Les diplômés portent alors la mention DPLG : « diplômé par le gouvernement ». En 1968, l'enseignement est décentralisé et diversifié avec la création d'« unités pédagogiques ».








III.Les savoirs de l'architecte :
Du fait des échelles actuelles très variées de pratique de l'architecture (de l'aménagement d'espaces intérieurs à l'urbanisme), les compétences requises sont très larges et une grande capacité de synthèse est indispensable. Les enseignements reçus sont d'abord d'ordre technique afin d'analyser les forces qui s'exercent sur le bâti, de connaître les matériaux et leurs qualités et de maîtriser les techniques de mise en œuvre, évolutives. Des connaissances esthétiques et une pratique plastique sont requises. Afin de répondre aux problèmes d'urbanisme posés par nos sociétés contemporaines, l'aspirant au métier d'architecte reçoit les rudiments des sciences humaines qui touchent à sa pratique : sociologie, psychologie, ergonomie, etc.


IV.L'exercice d'une profession:
La profession d'architecte peut être aujourd'hui exercée libéralement, en qualité de fonctionnaire ou comme salarié dans une agence. Un Ordre des architectes demeure. Ce métier est essentiellement un travail d'équipe, en relation avec différents professionnels : urbanistes, sociologues, paysagistes. Pour la seule conception d'un bâtiment, un seul homme parvient difficilement à réunir tous les savoirs et la capacité de travail requis. Tout chantier important est l'œuvre d'une équipe. Les agences d'architecture comptaient parfois plus de cent personnes dans les années 1960 : plusieurs chantiers étaient menés de front et les tâches étaient très fractionnées. Les agences d'architecture peuvent compter encore actuellement une cinquantaine de collaborateurs. Le temps de l'architecte « démiurge » et omniscient est loin, bien que certains d'entre eux, grâce au relais des médias, jouissent d'un prestige important.



















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