samedi 2 juin 2018

Paris, cette ville






















Si proche ou là en son cœur, en son antre, elle se laisse deviner, se laisse amouracher, se laisse dévorer, quand là, à quelques mètres, le brouhaha nous rappelle qu'elle est là cette ville, cette capitale, qu'elle bouge, qu'elle vit à son rythme, tantôt touristique, tantôt patrimoniale, tantôt politique, tantôt sportive, tantôt festive... 
Comment l'arrêter, comment faire pour que se brouhaha sombre dans l'oubli, s'éloigne? Bientôt électrique elle changera de tonalité, sera plus belle, revêtira sa robe futuriste que l'on peut, ici et là deviner....
Pour le moment, les bus se croisent, se suivent parfois, essayent de se frayer un passage au centre d'une cohue, d'un tourbillon de voitures.... Le métro lui passe presque indifférent sur un pont d'acier XIXe, sa couleur, son bruit éveillent quelques regards et ou pensées futiles.... Les parisiens marchent, ne prêtent plus attention à ses "agitations" du quotidien, ils vont, ils viennent, profitent d'un week-end pour embrasser quelques heures de liberté... La ville est ainsi faite, elle s'habille, se déshabille, peut laisser là au coin d'une rue un homme ou une femme... Souvent elle change, elle accueille, ouvre grand ses bras, son cœur pour, d'un seul coup d'un seul, libéré une flopée de bonheur....
Paris, peu à peu nous guide, laisse entrevoir quelques fruits du futur, quelques liserets élançés, des lignes nouvelles restées dans l'ombre.... Elle, cette architecture, nous dessine des traits moins colorés, moins imagés, un peu plus simple, moins proche de la nature, mais qui, dans cet élan plus moderne, joue avec les matériaux, la matière, les formes... Une page est belle et bien tournée, mais elle surprend cette architecture, elle laisse son regard se perdre, se faufiler entre deux mondes... Là des tiroirs qui un à un ont poussés en sailli lors de la construction, impénétrables, élancés... Là-bas, des fenêtres carré, une multitude, un damier se lit, se devine, là, des rideaux coulissant en bois matérialisent une forme, un schéma, elles peuvent, ces façades, nous projeter vers un autre bâtiment, une autre voie toujours contemporaine....  Le temps nous a laissé sa trace, ses racines, il nous a guidé, fait voyager, appris.... 

Paris 1800..., 1900-1920, année 50-60-70, une grande part de la ville, un saut qui nous emmène  vers une composition, un échelonnement du temps, de la ville, vers de grands pas.... Un Paris que l'on peut dater, imaginer, observer... Là, par exemple, à deux pas, à quelques kilomètres, des tours 60-70 s'entrechoquent, jouent de leurs hauteurs, nous emmènent plutôt vers La Défense et sa chevelure noire, bleu, blanche... Calme malgré tout, enfilochées derrière la BNF, elles dessinent des allées, des gorges urbaines qui n'existeraient pas sans elles... En leur centre un carrefour, une place plutôt régulatrice distribue ses lignes, elles courent, s'en vont au loin, s'entrelacent dans les méandres de la ville... Là, à leurs extrémités, se devinent une place, un carrefour, il s'agit d'un croisement au travers duquel là-bas, à quelques dizaines de mètres, un bâtiment Art Déco, une flopée de balcons au goût 90-2000, neufs, au bout duquel on peut encore s'imaginer un chantier criard vêtu de bleu, d'orange, se regardent, s'interpellent, nous convis à venir flirter avec eux en des temps éloignés... Basculant vers le vide comme des tiroirs a bout de course, ils, ses balcons, laissent échapper un visage contemporain, saillant de blanc qui s'envolent presque vers la ville....
Paris en a vu naître au cours de cette période, Paris s'est vu armé d'un nouveau jour, elle a due céder un peu de sa couleur d'origine, celle qui, durant des années a fait rêver, fait voyager le duc comme le simple d'esprit.... Au fil du temps, elle a vu le monde du bâtiment s'affairer, se dépêcher, jeter un engouement, une mesure réglée, huilée, forte d'un savoir faire acquis depuis des lustres....  D'Haussmann aux années 2000, la ville a vu pousser une multitude de nouveautés, comme le métro, des jardins, des parcs, des habitats hétéroclites, répondant à une époque, une page, des bâtiments industriel, des commerces... Paris, dans son apparat rouge et bleu teinté de liserets lointains ornés de blanc, de vert, s'est couverte de gloire, dans sa robe touristique elle aguiche, séduit, s'accapare une partie de nous-même, qui dans un élan profond, sincère, laisse une empreinte indélébile...